The Köln Concert
La critique du jour s’émancipe (décidément, le mot devient maître en ces lieux !) de l’actualité.
J’ai eu envie, en en réécoutant ce matin la première partie, vous parler du Concert à Cologne.
Ce n’est pas la seule œuvre de Keith Jarret – sur qui vous trouverez quelques informations (en anglais) ici – mais c’est de loin celle que je connais le mieux et apprécie le plus.
Un mot, pour commencer, des
circonstances dans lesquelles j’ai découvert cet enregistrement.
Je dois cette rencontre à Journal intime, de Nanni Moretti, qui si ma mémoire est bonne relate les tribulations en scooter d’un romain. En toute honnêteté, le film ne m’a pas à proprement parler marqué. Du même réalisateur, je citerais plus volontiers La chambre du fils, oh combien poignant !
Mais revenons en à Jarret…
Le Concert compte quatre parties. A titre personnel, et bien que j’ai plaisir à l’écouter dans son intégralité, c’est la première qui me semble la plus emprunte de virtuosité. Les trois autres (n’)en sont, à mes oreilles, (qu’)un agréable prolongement.
Il y a, pour me séduire, deux choses.
Une étonnante technicité qui donne un son extrêmement clair, pur, sans pour autant être sec. Une utilisation de l’instrument dans sa totalité, Keith Jarret allant jusqu’à tirer parti de la pédale pour marquer le rythme avec brio. Son souffle, aussi, vient se mêler aux sons de l’instrument avec une complicité inouïe !
Et puis, au delà de ces éléments, il se trouve que pour des raisons que je n’ai jamais vraiment élucidées, cette œuvre a le pouvoir de me procurer un sentiment de quiétude impressionnant. Mes angoisses s’envolent aux premières notes… Pourtant, je n’associe le Concert à Cologne à aucun événement particulier – ce qui est rare, chez moi, en fait de musique – ni même à un moment ou à un état marquant. Tout au plus, au fil du temps, en est-il venu à m’évoquer une image, une photo de moi. Je pense que cela tient à ce que mon expression sur cette photo transcrit très exactement ce que j’éprouve en l’écoutant.
A moins que le fin mot de l'histoire ne soit le piano: l'instrument de ma mère...