Pour avoir à manger dimanche...

Sur les exhortation de Françoise, qui me faisait observer à juste titre que j'avais manqué l'appel du 18 juin (mais pas celui du 23, hein !), je viens faire un tour par ici histoire de mettre un peu la page à jour...

Puisque nous sommes le 24, jour de la "Marche des fiertés", le sujet est tout trouvé.

Il l'est d'autant plus que l'évènement est, cette année, particulièrement exploité par les partis politiques. Campagne oblige !

Alors qui et qui pas, dans ce défilé ? A en croire nos quotidiens nationaux (ici ou là notamment), il semblerait que l'extrême gauche, le Parti Socialiste et l'UMP aient choisi de se mettre sur le devant de la scène.

C'est donc en tant qu'"évènement politique", "jalon dans la course à l'Elysée" que je souhaiterais dire un mot de cette manifestation.

Tout ce battage autour du thème de l'homosexualité flaire par trop la récupération médiatique pour me plaire...

A vrai dire, j'y suis même assez réfractaire pour deux raisons précises.

La première d'entre elle, c'est que les hommes et les femmes qui servent de porte étendard pour l'occasion ne sont pas tous réputés pour l'intérêt qu'ils portent à la question. Je pense tout particulièrement à Ségolène Royal qui, jusqu'à un passé très récent, se déclarait même réservée sur un certain nombre de questions juridiques tenant au statut des couples homosexuels. Or, dans ce domaine, je préfère de loin celles et ceux qui ne se cachent pas derrière leurs interrogations et leurs réserves, tout en acceptant un dialogue qui puisse venir à bout de ces "peurs", à celles et ceux qui se drapent dans une tolérance "feinte", sans doute très "tendance" mais guère efficace ni durable...

La seconde relève plutôt du fond. Si l'on peut se réjouir d'une évolution des mentalités qui conduit aujourd'hui à ne pas regarder une marche somme toute assez débonnaire comme une provocation inacceptable, je reste cependant persuadé que le "symbole" que représente la participation des partis politique à cette marche tombe... à côté de la plaque.

Ce n'est pas dans les rues de Paris ou dans les instances nationales que se posent les questions les plus délicates en matière d'homosexualité. Je ne crois pas non plus que le véritable progrès qu'il faille accomplir soit de légitimer un défilé un peu "plumes et paillettes" (sans jugement de valeur de ma part).

Non, il me semble que le fond du problème est là où il ne peut y avoir de défilé. A Curty sous Burnan (Bourgogne), à Foncine le Haut (Jura), à Peuplingues (Nord Pas de Calais), j'en passe. Il me semble aussi que le problème serait de faire comprendre à qui n'en est pas encore persuadé... qu'il n'y a rien à dire de particulier de l'homosexualité.

Il me semble qu'après des années de militantisme de la part de certaines associations ou de certaines personnes pour donner une visibilité à une "communauté" - action qui a eu toute son utilité - le véritable progrès serait aujourd'hui de banaliser la chose.

Pour en revenir à la position des partis politiques, et plus particulièrement à celle du Parti Socialiste, je trouve très honorable que leur programme prévoit d'autoriser les couples homosexuels à se marier. Si je suis plus réservé sur l'adoption, je ne vois rigoureusement aucun argument ni juridique, ni sociologique, sérieux pour s'opposer à une telle démarche concernant le mariage. Position louable, donc, du PS sur ce point. Mais qu'apportait donc le fait de prendre part, en tant que parti politique, à la Marche des fiertés ? Quelle valeur ajoutée ?

J'y vois même un certain effet pervers: celui d'induire l'idée, fausse au demeurant, que la partie de la population qui sera concernée par cette démarche d'ouverture du mariage ou, plus largement, de renforcement de l'égalité des droits, se réduit à celles et ceux qui aujourd'hui défileront de Montparnasse à la Bastille.

Non, il me semble que le véritable courage politique, et surtout pour des hommes et des femmes politiques que la question ne touche en rien sinon en ce qu'elle affecte leur désir d'égalité effective, eut été d'affirmer que de l'homosexualité prise en tant que généralité il n'y avait rien à dire. C'eut été, je crois, de ne pas surmédiatiser l'espace d'une journée quelques pirouettes sur des chars sonores et colorés tout en affirmant quotidiennement une réelle volonté de faire de l'homosexualité une question aussi peu unitaire et aussi peu problématique que l'est devenue, par exemple, celle du divorce.

Pour finir, je souhaiterais que l'on ne se trompe pas sur mon propos. Je ne condamne pas la Marche des fiertés en tant que tel. Au contraire, je me réjouis que cet évènement festif offre l'occasion à ceux qui y prennent plaisir et s'y reconnaissent de prendre une après-midi de bon temps. Je ne condamne pas non plus la participation de tel ou tel homme politique à cette marche à titre personnel. Ce que je réprouve, c'est l'entreprise de récupération des partis politiques et le fait qu'elle conduit trop facilement à oublier que la question de la nécessaire évolution des mentalités dépassera quelque peu la date du 24 juin à minuit.

Comments

[Don Quichotte]

... j'ai mis à jour !

Bon, cela dit tu as raison, il faudrait sortir un peu plus, du moins dans des endroits racontables... Mon dernier déjeuner était affreux et ma soirée Comédie Française s'est transformée en soirée bar à bière...

Que veux tu, c'est la faute à pas de chance ;-)

[Françoise]

c'est le titre de cette page - tu as du manger, ou alors, c'est ça, tu es affamé maintenant ! Ce n'était pas pour une semaine ! - faut faire qq chose - aller ds un resto avec une connaissance, ou un bon bouquin ou l'idée de regarder les autres manger et il doit y avoir des choses à raconter, faire "Allo Pizza" pour samedi soir - se faire inviter chez des amis , etc .....

[Don Quichotte]

... c'est déjà beaucoup !

Amitiés à toi également.

[Françoise]

comme Rien A Dire
AMITIES

[Don Quichotte]

Sujet sensible ne veut pas dire thème primordial.

Mais voix à récupérer veut dire beaucoup de battage...

Bises