Divorcer un jour de grève...
Ce matin, une fois n'est pas coutume, j'ai pris le temps d'écouter les informations. Et j'ai appris, comme vous, que Nicolas et Cécilia divorçaient...
Bien triste nouvelle pour les enfants, mais heureuse actualité pour les spécialistes de droit constitutionnel ! Et oui, figurez-vous que la dernière réforme du statut pénal du chef de l'Etat l'a rendu inaccessible aux juges... à tous les juges... La matière civile n'a pas été épargnée: "Il ne peut, durant son mandat et devant aucune juridiction ou autorité administrative française, être requis de témoigner non plus que faire l'objet d'une action, d'un acte d'information, d'instruction ou de poursuite".
Ainsi l'a voulu son prédécesseur, qui sans doute s'en amuse beaucoup aujourd'hui.
Mais qu'il ne crie pas victoire, la parade est simple: une requête conjointe en vue d'un divorce par consentement mutuel serait très certainement recevable.
Sinon, c'est aux grèves que je dois d'avoir pu m'étendre sur ce passionnant cas pratique... Et là je dois dire que les déclarations matinales des chefs des grandes centrales syndicales ne m'ont pas convaincu.
Je suis assez persuadé de deux choses. D'une part, l'équilibre financier des régimes de retraites ne peut être préservé (ou retrouvé) sans allongement des durées de cotisations. A tout prendre, j'aime mieux ça que de voire fleurir les régimes par capitalisation. D'autre part, les salariés qui bénéficient des régimes spéciaux ne me semblent pas avoir un métier à plus forte pénibilité que certains de leurs homologues du privé. Je trouve donc assez inéquitable le régime actuel.
D'aucun diront que l'objet de cette grève n'est pas de préserver des particularismes injustifiables mais de se préserver d'autres avancées que le gouvernement préparerait. Peut-être, sans doute même. L'avant projet de loi de financement de la Sécurité Sociale pour 2008 en donne d'ailleurs un avant goût (les préretraites sous toutes leurs formes seraient appelées à disparaître).
Mais quel dommage que nous ayons si peu de culture du dialogue ! L'exécutif n'est pas brillant en ce domaine et je concède que ce serait à lui de donner l'exemple. Seulement voilà, j'en viens à regretter que nous n'ayons pas des syndicats responsables qui fassent grève, peut-être, mais pour revendiquer une concertation...