Un coeur sauvage
Je ne suis pas, en règle générale, un grand amateur de cinéma "gay". Il y a, ceci dit, quelques grands films qui m'ont marqué. Et puis, je dois admettre que c'est parfois reposant d'être diverti par un univers où l'ordre des choses correspond à ce que l'on vit. De là à parler de communautarisme, il y a un fossé que je défends à quiconque de franchir ! Mais je n'échappe pas complètement à la règle.
Revenons en au sujet premier. Je suis assez réservé sur le principe qui consiste à filmer une pièce de théâtre. Il manque quelque chose, une immédiateté, une proximité. Au cinéma, on espère pas de contact direct. Là, il y a une sorte de frustration.
Sur le fond, ce n'est pas à proprement parler un chef d’œuvre. Le jeu est honnête, le scénario sonne plutôt juste, mais il manque un... effet de surprise. L'histoire semble presque convenue.
En réalité, c'est en écoutant les entretiens avec les réalisateurs, auteur, comédiens que j'ai compris ce côté "convenu". Un cœur sauvage est une histoire d'amour croisée entre trois personnes. Point. Non, pas tout à fait point. Les difficultés que rencontrent les protagonistes et qui sont liées à l'homosexualité ne sont pas éludées. Mais elles ne sont pas le cœur du sujet.
Je crois qu'en définitive, j'ai aimé cette
normalité, presque cette banalité que l'on a conféré au sujet.
En fin de compte, j’ai plutôt apprécié, et je ne
regrette pas de l’avoir visionné un dimanche après-midi pluvieux en buvant un
chocolat.
J’en reviens au cinéma "gay". Je me
pose la question de savoir si, pour le cinéma comme pour la littérature, cette catégorie existe. Après
tout, ce genre a désormais son rayon à la FNAC…
Reste que je ne trouve pas le point commun entre Beautiful Thing, My Beautiful Launderette, Presque Rien,
Bagdad Café… Ou, pour parler livres, quel lien y-a-t-il entre Deux garçons, la
mer et Le puit de solitude ? En fait, il me semble qu’il y a plutôt un
cinéma et une littérature qui mettent en scène l’homosexualité, à titre
principal ou subsidiaire.
Et c'est heureux !