Le figaro, Outreau et l'incurable bêtise de certain(e)s

J'ai lu dans l'édition du Figaro de ce jour, un article sur le procès d'Outreau.

Ne vous y trompez pas, il ne s'agit pas d'un retour sur la catastrophe judiciaire qui s'est produite il y a maintenant quelques années. En fait, il s'agirait plutôt d'un remake de cette catastrophe !

Pour mémoire, après l'échec magistral de la première affaire Outreau, une commission d'enquête parlementaire a été crée, chargée de comprendre par quels mécanismes cette catastrophe était advenue.

Pour la première fois depuis bien longtemps, cette commission a examiné sérieusement le rôle qu'avait pu tenir la presse, notamment en créant un climat tel que les mis en examens ne pouvait, sauf à créer une gigantesque émeute, qu'être considérés comme coupables.

On aurait aimé croire que cette démarche républicaine respectable allait nous conduire, tous, à un peu de mesure. Pour Madame de Langhe, il n'en est rien.

Insidieusement, son article nous dépeins un parfait coupable. Evidemment, ce n'est pas écrit en toute lettres, mais le message passe fort bien !

Le pire est encore qu'elle le fasse à grand renfort de mépris non pour ce que cet homme est supposé avoir fait, mais pour la vie qu'il menait ! N'en déplaise à certain, le Prisunic et les films de Bud Spencer sont le lot quotidien de gens respectables.

Voici donc notre homme aux croquenots mal cirés et à la tête de murène (sic) tout désigné dans le rôle du truand.

Mais il y a un bon, aussi. Son frère, le témoin, qui peut s'enorgueillir d'avoir le crâne ras, d'être baraqué et couvert de médaille (re sic). Pour s'en tenir là, il faudra tout de même très rapidement passer sur le silence gardé par ce témoin (frère de l'accusé) sur les pratiques du mis en examen...

Je crois bien que le trio est complet, tant l'article de Madame de Langhe la désigne pour être la bête...

Lisez l'article et vous verrez qu'il ne contient, pour ainsi dire, aucune information.

Qu'importe que l'homme à la tête de murène soit ou non coupable. Il serait temps que la presse comprenne que son rôle est d'informer, non de fabriquer des êtres patibulaires qui puissent, sans que cela choque, être présentés comme tel.