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Don Quichotte
12 mars 2006

Le rêve d'Icare

Tout vient à point à qui sait attendre, et justement, c'était aujourd'hui !

Passé les contraintes de temps et de météo, on aurait pu croire que tout serait simple... Erreur ! Il a encore fallu trouver l'aéroport (International, s'il vous plaît !) de Toussus le Noble, plus particulièrement la zone Ouest, celle qui se trouve au delà du cul de sac qui n'en est pas un...

Mais le jeu en valait la chandelle.

Je vous passe les modalités d'embarquement (devinez qui ne trouve qu'un permis mer à présenter avant de s'embarquer dans un avion...) et le briefing dont je vous livrerais ce que j'ai retenu au fil de l'eau (zut, encore manqué !) l'air.

img_0007L'espace de quelques minutes, nous avons cru embarquer dans un Piper (PA 28), et puis finalement non. Ce fut donc un Cessna 172, l'avion le plus vendu au monde paraît il (les mauvaises langues diront que c'est parce qu'il faut souvent le remplacer).

Avant de gagner le droit de s'installer à bord, il y a un passage obligé: la visite pré-vol. Le principe consiste à s'assurer que l'avion est bien doté de deux ailes, une gouverne, un moteur et un train d'atterrissage. En un peu plus poussé, peut-être...

Une fois ceci fait, il reste à faire tenir quatre personne dont trois ont des boules de coco sur la conscience l'estomac ! Derrière, je ne sais pas, mais devant c'est finalement plus confortable que ce à quoi je m'attendais. La visibilité n'est pas mauvaise, les lombaires pas trop maltraitées.

Mise en route du ventilateur et là... plus question de dialoguer sans l'aide de l'intercom. Ceci dit, une fois encore, ce n'est pas aussi bruyant que ce à quoi on pourrait s'attendre.

Vient ensuite l'étape Ô combien hilarante du roulage... Un avion, au sol, se dirige à peu près comme une voiture. On oriente la roulette de nez à l'aide des palonniers et chacune des roues arrières est munie d'un frein que l'on peut actionner de façon indépendante. A priori, rien de bien sorcier... Et bien, allez comprendre pourquoi, même avec dix années de permis de conduire et quelques manoeuvres à la mer, impossible de rouler droit du premier coup ! Ceci dit, on progresse vite...

A peine le temps de dire ouf, et on se retrouve en l'air... Surprise: ça décolle très rapidement et ça grimpe vite ! En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, on se retrouve cinq cent mètres au dessus du plancher des vaches... Quand on pense au temps qu'il faut pour grimper quatre étages à pied...

Après, c'est affaire de paysage et de sensations. Pour moi, le menu était plus sensations que paysage (encore que...). Ce sont donc les passagers qui avaient la lourde tâche d'immortaliser ce périple. Les réclamations sont à adresser ici, mais soyez indulgents: entre les vitres pas toujours très transparentes et les secousses liées à une atmosphère turbulente un pilotage approximatif, je crois qu'on peut dire qu'elles sont réussies.

Côté sensations, c'est surprenant. L'appareil réagit de façon assez franche aux sollicitations, mais se remet à peu près en palier (i.e. droit et à altitude constante) dès que l'on "rend la main". Finalement, il n'est pas très facile d'être précis, mais pas très difficile de se diriger à peu près où l'on veut.

La difficulté tient plutôt au fait que les actions à effectuer sont plus nombreuses que ce qu'on a l'habitude de faire dans une voiture ou sur un bateau. Un simple virage requière deux manoeuvres coordonnées, l'une qui tend à incliner les ailes, l'autre à faire pivoter l'appareil sur un plan horizontal. Ajoutons qu'il faut, pendant le même temps, le faire monter, descendre, ou rester à la même altitude. Et si l'on veut être exhaustif, il reste à s'occuper de faire délivrer au moteur la puissance adaptée et... tout le reste. bref, rien n'est très compliqué en soi, mais le nombre d'actions fait la complexité de chacune.

La météo n'était pas mauvaise, on ne peut donc pas dire que l'on ait été secoués. Ceci dit, on ressent très bien les perturbations, même minimes, et les phases de montée / descente font se promener la boule coco (ou le beignet à la banane...) dans l'estomac. Pas de quoi devenir pâle, mais en revanche de quoi s'apercevoir qu'on évolue dans trois dimensions.

Et justement, c'est ce qui fait tout le charme de la chose. On retrouve un degré de liberté assez incroyable que je n'avais expérimenté que sous l'eau. C'est même un peu plus grisant, d'une part parce que l'on domine un paysage terrestre (point de vue inhabituel sur un environnement habituel) et d'autre part parce que les impressions physiques sont nettement plus prononcées qu'en plongée.

Finalement, on se retrouve sur le plancher des vaches. L'atterrisage est moins impressionnant que le décollage, bien que la sensation de "freinage" en l'air soit surprenante. la manoeuvre parait quand même plus lente. C'est peut-être simplement que l'on commence à s'habituer et que le temps paraît filer moins vite...

Pour le surplus, vous pourrez aller juger par vous même, l'album (presque) complet est en colonne de droite.

Quelques indications quand même. Un certain nombre de clichés donnant une vue du tableau de bord, vous pourrez vous faire une idée du vol en regardant ce qu'affichent les instruments.

172cockpitLe badin indique la vitesse de l'appareil. Il est gradué en noeuds (mile nautique par heure). Un noeud (kt) correspond à environ 1,828 kilomètre par heure (km/h). Le décollage comme l'atterrisage s'effectuent aux alentours de 60 kt, soit 110 km/h. Le vol en palier, lui, se déroule à 110 kt soit 200 km/h.

L'altimètre est gradué en pieds et indique la hauteur de l'appareil par rapport au niveau de la mer. Un pied correspond à 0,3048 mètres. Toussus est situé à 500 pieds au dessus de la mer (150 mètres) et le vol se déroule entre 1300 et 1700 pieds (400 à 520 mètres au dessus de la mer et 250 à 370 mètres au dessus du sol).

Le variomètre enregistre la vitesse à laquelle l'avion perd ou prend de l'altitude. Il est gradué en centaines de pieds par minute.

Enfin, l'horizon artificiel représente la position de l'avion par rapport à l'horizon. Lorsque le repère se situe dans le bleu, le nez de l'avion pointe vers le haut (assiette à cabrer). Lorsqu'il est dans le noir, il pointe vers le bas (assiette à piquer). Le principe est le même lorsque le repère est décalé par rapport à la ligne de séparation du bleu et du noir. Le tout est gradué en degrés par rapport aux axes horizontaux (avant / arrière
et gauche / droite).

Quant aux paysages, vous trouverez pêle-mêle le CEA de Saclay, le centre d'entraînement de Clairefontaine, Paris de loin, la piste de l'aéroport de Toussus, quelques fermes, un château,...

Pour finir, un grand merci à ceux qui ont eu cette riche idée et tout spécialement à mes deux accompagnateurs !

Il ne me reste plus qu'à convaincre mon employeur qu'une formation de pilote privé ne coûte pas plus cher qu'un stage "management des relations professionnelles" ou "apprendre à positiver son stress" et de m'y envoyer au titre du DIF.

Et puis c'est décidé: après l'équitation, après le vol moteur, la prochaine fois c'est saut en parachute depuis une montgolfière avec arrivée sur un nénuphar une grenouille à la main !
 

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Commentaires
D
... l'air d'un terroriste ?<br /> <br /> Ceci dit, je passerai volontiers ma vie la tête dans les nuages !
C
dixit genevieve : "est ce que ce pilote qui dissimule son visage apprend seulement à décoler ou envisage d'atérrir... "
D
Arf, le nombre de lecteurs s'accroît ! Je vais devoir prendre des vacances pour vous répondre à tous ;-)<br /> <br /> Françoise > promis, je mets à jour ce soir !<br /> <br /> Kang > Pas dangereux, pas dangereux... sauf pour le protefeuille !<br /> <br /> Niko > On travaille au trucages des photos...<br /> <br /> Féfile > C'est celui qui le dit qui y est ;-)<br /> <br /> Bises à tous
N
Elle est ou la neige ?
F
alors, je suis déçue Don Quichotte, pas de nouveauté aujourd'hui à 12h30
Don Quichotte
  • Cet espace, semi-anonyme, est un lieu d'échange sans thématique précise, sans autre fil conducteur que les envies de son auteur. Les suggestions sont les bienvenues sur la forme comme sur le fond. Il est ouvert à tous, sous réserve du respect des règ
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