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Don Quichotte
15 juin 2006

Des nouvelles du monde civilisé... ou La peine de mort, la justice et nous, le peuple

2213595445.08._sclzzzzzzz_Robert Badinter, Garde des Sceaux sous François Mitterrand, Avocat, Professeur de droit est ce que j'appellerais un grand Homme.

Pour avoir lu nombre de textes de lui, notamment L'exécution et L'abolition, je dirais que j'adhère à la vision qu'il a de la justice, de ses acteurs ou, d'une manière plus large, du droit.

Sans avoir jamais vu en lui un auteur aux qualités littéraires particulièrement développées, je lui reconnais le mérite indéniable de savoir, en quelques mots, graver une image forte dans l'espris de ses lecteurs.

Françoise me fait l'amitié de m'autoriser à vous faire partager ses impressions de lecture de cet ouvrage, je luisse laisse donc la parole en même temps que je la remercie.

Après avoir lu, et relu, l’abolition de Badinter,  qui pose la question de la peine de mort, j’y vais de mes petits commentaires.

Aborder cette grande question sous la forme d’un célèbre procès qui s’est tenu en novembre 1972 est intelligent : le lecteur connaît déjà le verdict, la fin du procès, donc du livre, mais Mr BADINTER retrace les méandres de la justice, ses contradictions et cette volonté d’être au-dessus de tout, au dessus du rapport qui prouve que Bontemps n’a pas tué (rapport d’expertise annulé pour vice de forme : les experts avaient émis une opinion en conclusion, mais tout le rapport retrace avant, pendant, après la scène des crimes).

Deux pas en avant, deux pas en arrière, un avocat a peine à avancer : défendre un homme est  tellement grave dans le sens d’important pour son client (le mot de client, Badinter ne l’emploie jamais).

Puis la conviction naît ; c’est comme une longue marche qui finit avec: «  BONTEMPS n’a  pas tué, on ne tue pas celui qui n’a pas tué. »

« Rappelle-toi que c’est toujours plus facile de condamner que d’acquitter » OU « exécuter est plus commode que de laisser vivre »

« La haine fait douter de tout, et d’abord de la justice que la haine applaudit – Clameurs et applaudissements saluaient la condamnation de BUFFET et de BONTEMS
»

« Le Président de la République aura laissé passer la justice du  peuple. Mr POMPIDOU avait déjà gracié des condamnés dont les crimes de sang étaient atroces »

Robert Badinter

la Cour d'Assises avait reconnu que BONTEMS n’avait pas tué !

Et puis il y a l’ultime recours que BUFFET n’acceptait pas : être gracié. Mais BONTEMS si, il y a cru autant que son avocat. L’ultime chance de vie a été tuée par le fait que le Président de la République, Monsieur Georges Pompidou, a voulu suivre l’avis du peuple français et n’a pas voulu gracier BONTEMS (En 1972 ). Dans un autre sondage IFOP, 27% des sondés seulement étaient contre la peine de mort et 63% pour. Enfin, un sondage du Figaro publié le lendemain du vote de la loi d'abolition du 9 octobre 1981 indiquait que 62% des français étaient pour le maintien de la peine de mort. Cela fait froid dans le dos, sinon plus !

Le peuple français était d’accord avec le verdict: la mort pour Bontemps. Un sondage (commandé par qui ?) démontrait que le peuple est pour la peine de mort. Et l'erreur, où est sa place ? Est ce que la justice peut se tromper ? Etre influencée ? Je réponds oui tout de go !

« EXECUTER est plus commode que de laisser vivre »

Les 20 dernières pages sont aussi belles que les 200 précédentes.

La dernière liberté donnée dans ce procès, est donné à l’avocat : qui de Bontems ou de Buffet doit passer en premier à la guillotine ? Vous qui savez que BONTEMS n’a pas tué, on ne tue pas celui qui n’a pas tué » Quelle ironie !

Les larmes me sont montées comme si je ne connaissais pas la fin du livre ! Comme si, j’espérais une autre issue ! Voilà où est la force de livre, ou est la force de Monsieur Robert Badinter, avocat.

Et là... j’ai toujours un doute sur notre (je veux dire l'opinion française) acceptation de l’abolition de la peine de mort. Elle est fragile.

Nous devons être très vigilants.

De 1984 à 1995, 27 propositions de loi visant à rétablir la peine de mort sont déposées au Parlement.

Plus récemment, en 1998, selon un sondage de l'institut IFOP, 54 % des français sont hostiles à la peine de mort. 54%, ce n'est rien, 4% vont et viennent au file de l'actualité.

Comme tout sondage sur un sujet de société aussi sensible, l'opinion publique (et dans ce cas l'opinion française) est assez changeante en fonction de l'actualité. Les différents sondages réalisés au cours de l'Histoire ont montré que lors de crimes odieux (particulièrement lorsqu'ils touchent des enfants), l'opinion peut vite revenir à une majorité pour le rétablissement de la peine capitale.

Le 3 mai
 2002, la France signe, avec 30 autres pays, le Protocole numéro 13 à la Convention européenne des droits de l'homme. Ce texte interdit la peine de mort en toutes circonstances, même en temps de guerre. Il est entré en vigueur le 1er juillet 2003 , après le dépôt de 10 ratifications.

On sort bouleversée de ce procès et au fil des propositions de loi, au vue  de certains dires de représentants politiques, il s'avère que dans ce domaine, rien n'est jamais joué.

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Commentaires
D
... m'aider à préparer mon sujet du 25 !<br /> <br /> Terrible.
F
http://www.ina.fr/archivespourtous/index.php?vue=notice&from=themes&code=C0602438139&num_notice=4&total_notices=6
Don Quichotte
  • Cet espace, semi-anonyme, est un lieu d'échange sans thématique précise, sans autre fil conducteur que les envies de son auteur. Les suggestions sont les bienvenues sur la forme comme sur le fond. Il est ouvert à tous, sous réserve du respect des règ
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