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Don Quichotte
26 mai 2006

Beaucoup de bruit pour...

7053060Un collègue, pris de pitié devant mon air dépité alors que je lui annonçais que je n'avais plur tien à lire, m'a généreusement prêté son exemplaire du très controversé Da Vinci Code.

Je me suis fait tirer un peu l'oreille avant d'accepter, la réputation fumeuse du roman ne m'incitant guère à le lire (une expérience récente assez malheureuse avec La possibilité d'une île, de Houellebecq, m'a rendu très méfiant). Et puis, finalement, je me suis lancé...

Je suis bien incapable de vous résumer les quelques 700 pages de l'ouvrage de Dan Brown. L'intrigue est relativement étayée et les détails affluent que je ne saurais pas vous restituer.

Ce qu'en revanche je peux vous dire - mais ça n'aura pas échappé à l'attention des plus vigilants - c'est qu'en moins d'une semaine, j'en suis venu à bout ! Autant dire que je l'ai dévoré...

En définitive, le Da Vinci Code est un bon roman policier. Rien de plus, mais rien de moins.

Il est indéniable que l'aventure dans laquelle le lecteur se trouve pris le plonge au coeur de l'église catholique, l'actuelle. Il est tout aussi indéniable que l'auteur prend quelques libertés avec les faits tels que les historiens les ont établis, ne serait-ce qu'en tenant pour vérité ce qui, jusqu'à ce jour, ne sont que des hypothèses plus ou moins gratuites. 

Mais il faut se souvenir que sur la couverture de livre figure le mot "Roman" ! Et pris comme tel, et bien il faut admettre que c'est une fiction construite sur des bases historiques et géographiques bien plus fouillées que la moyenne.

Dan Brown semble d'ailleurs avoir le souci du détail et l'on relève de nombreuses références (un nom, une marque, un modèle de voiture) qui s'avèrent être très exactes.

Le tout permet au lecteur de s'immerger dans un univers plausible et accroît le plaisir de la lecture. De là à prétendre que l'on a entendu affirmer une thèse sur la vie de Jésus, il y a là un pas que je ne franchirais pas.

Il faut d'ailleurs, sans révéler le fin mot de l'histoire, noter que la fin de ce roman ne prend étonnamment pas parti sur la véracité de l'hypothèse qui fonde le démarrage de l'intrigue (pour ceux qui vivraient reclus dans une grotte, je précise que cette hypothèse est la suivante: Jésus aurait été marié à Marie Madeleine et de leur union serait né un enfant).

Et quand bien même, je la trouve plutôt sympathique, moi, cette vision de la religion qui vouerait un culte à la Femme et lui donnerait une place de choix...

Bref, en un mot, le Da Vinci Code est un bon polar qui aurait gagné à ne pas se voir placé au coeur d'un débat théologique auquel sa lecture n'invite pas particulièrement.

Beaucoup de bruit pour... un bon roman !

Addendum:

Pour vous faire une idée sur les réactions qu'a suscité l'ouvrage, vous pouvez jeter un oeuil au dossier spécial de la conférence des évêques de France ainsi que sur site de l'opus dei.

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Commentaires
D
Tu compares le DVC au Pendule de Foucault...<br /> <br /> Je n'aurais pas osé.<br /> <br /> L'un (DVC) est effectivement un bon polar pour week-end pluvieux ou trajets en RER les semaines "d'incidents techniques", l'autre est un livre au sens noble du terme.<br /> <br /> Ceci pour dire que nous sommes plutôt d'accord sur le niveau auquel il faut situer l'ouvrage dans la hiérarchie des écrits.<br /> <br /> Il faut dire aussi que je partais avec un a priori très négatif, ce qui a du m'inciter à un commentaire d'ensemble plutôt laudatif ayant trouvé mieux que ce que j'attendais. Pour autant, ce n'est pas un chef d'oeuvre.<br /> <br /> Encore un fois, juste un polar de bonne facture. Tu as raisons d'ailleurs de dire que ça se lit vite. En partie parce qu'on ne lit pas tout (sans ça, tu dis vrai, ce serait indigeste). On passe sur certains passages en diagonale... C'est peut-être pour ça que les nombreux détails ne m'ont pas pesé: je suis passé très vite dessus, juste le temps de les remarquer.<br /> <br /> Là où je ne te rejoins qu'à moitié, c'est sur la fin du livre. J'ai été moins déçu que toi. Peut-être parce que je m'y attendais un peu... C'est un peu mièvre, c'est vrai, mais je ne pensais pas tellement aux retrouvailles familiales ou à cet amour naissant (700 pages pour naîtres, quand même !). Non, en fait je pensais au fait que le Graal ne soit finalement ni trouvé, ni révélé.<br /> <br /> Cela dit, hier je suis passé devant la Griffe Noire et j'en ai ramené le dernier Roth ainsi que le dernier Fred Vargas. Deux commentaires en vue, et pour ce qui est du second, je suis plutôt enclin à penser que c'est un vrai bon polar qui s'assume comme tel !<br /> <br /> Merci de ton commentaire !<br /> <br /> Bises
F
Le temps ayant passé depuis ma lecture de ce codex vinciesque (2 ans je pense), je reste sur une note plus mitigée que toi. <br /> <br /> Commencons par la fin histoire de contrarier tout le monde... Elle est à pleurer. D'une nullité crasse que même moi je n'oserais pas en écrire une comme ça. je parle là des toutes dernières pages, s'entend, pas de la conclusion générale du livre. Il m'en reste un arrière goût de nunucherie vomitique inoubliable.<br /> <br /> Bon, le pire étant dit, j'avoue avoir eu du mal avec le style, même s'il sait être efficace comme n'importe lequel des romans "de train", sinon de gare, américains qui envahissent les têtes de gondoles des librairies de grand départ.<br /> Tu parles de précision qui rendent plus réel là où j'ai subit l'aggrégation de détails inutiles qui tuent la fluidité de l'action. Trop de réel tue le réel, et de savoir que les héros se retrouvent dans un gros 4*4 noir de marque T* avec une arme de telle marque de telle année dans la boîte à gant, moi, ça me pèse sur les yeux.<br /> Mais, j'avoue, l'ensemble sait heureusement rester vivace, et le fil est dur à perdre.<br /> Au chapitre des vérités, d'ailleurs, j'ai du le lire en 2 jours, je crois. Donc, oui, ça se lit bien malgré tout.<br /> <br /> Sur les postulats pris, en effet, pourquoi pas. L'idée d'un saint graal - femme est assez amusante et donne de nouvelles perspectives sur l'art et la littérature de tradition chrétienne...<br /> Ca me fait un peu penser au Pendule de Foucault d'Umberto Eco où la révélation d'une hypothèse nouvelle conduit le héros à trpouver un sens à la proportion des kioskes parisiens dont la hauteur de la tablette par rapport au sol est finalement lié à la conspiration des templiers. Ou peut s'en faut.<br /> <br /> En résumé, comme tu l'as rappelé, c'est un roman, et un travail honnête : les références sont fouillées, le montage intelligent...<br /> L'écriture de Dan Brown est paradoxalement truffée de poncifs qu'il essaye d'éviter dans son récit. C'est très dommage.<br /> C'est parfait pour un week end pluvieux où l'on ne veut pas se prendre la tête.<br /> ...<br /> Et à tous ceux qui ne l'ont pas lu, je recommande vivement Le pendule de Foucault qui lui en plus est superbement écrit...
Don Quichotte
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