Beaucoup de bruit pour...
Un
collègue, pris de pitié devant mon air dépité alors que je lui
annonçais que je n'avais plur tien à lire, m'a généreusement prêté son
exemplaire du très controversé Da Vinci Code.
Je me suis fait
tirer un peu l'oreille avant d'accepter, la réputation fumeuse du roman
ne m'incitant guère à le lire (une expérience récente assez malheureuse
avec La possibilité d'une île, de Houellebecq, m'a rendu très méfiant).
Et puis, finalement, je me suis lancé...
Je suis bien incapable
de vous résumer les quelques 700 pages de l'ouvrage de Dan Brown.
L'intrigue est relativement étayée et les détails affluent que je ne
saurais pas vous restituer.
Ce qu'en revanche je peux vous
dire - mais ça n'aura pas échappé à l'attention des plus vigilants -
c'est qu'en moins d'une semaine, j'en suis venu à bout ! Autant dire
que je l'ai dévoré...
En définitive, le Da Vinci Code est un bon roman policier. Rien de plus, mais rien de moins.
Il
est indéniable que l'aventure dans laquelle le lecteur se trouve pris
le plonge au coeur de l'église catholique, l'actuelle. Il est tout
aussi indéniable que l'auteur prend quelques libertés avec les faits
tels que les historiens les ont établis, ne serait-ce qu'en tenant pour
vérité ce qui, jusqu'à ce jour, ne sont que des hypothèses plus ou
moins gratuites.
Mais il faut se souvenir que sur la
couverture de livre figure le mot "Roman" ! Et pris comme tel, et bien
il faut admettre que c'est une fiction construite sur des bases
historiques et géographiques bien plus fouillées que la moyenne.
Dan
Brown semble d'ailleurs avoir le souci du détail et l'on relève de
nombreuses références (un nom, une marque, un modèle de voiture) qui
s'avèrent être très exactes.
Le tout permet au lecteur de
s'immerger dans un univers plausible et accroît le plaisir de la
lecture. De là à prétendre que l'on a entendu affirmer une thèse sur la
vie de Jésus, il y a là un pas que je ne franchirais pas.
Il
faut d'ailleurs, sans révéler le fin mot de l'histoire, noter que la
fin de ce roman ne prend étonnamment pas parti sur la véracité de
l'hypothèse qui fonde le démarrage de l'intrigue (pour ceux qui
vivraient reclus dans une grotte, je précise que cette hypothèse est la
suivante: Jésus aurait été marié à Marie Madeleine et de leur union
serait né un enfant).
Et quand bien même, je la trouve plutôt
sympathique, moi, cette vision de la religion qui vouerait un culte à
la Femme et lui donnerait une place de choix...
Bref, en un mot,
le Da Vinci Code est un bon polar qui aurait gagné à ne pas se voir
placé au coeur d'un débat théologique auquel sa lecture n'invite pas
particulièrement.
Beaucoup de bruit pour... un bon roman !
Addendum:
Pour vous faire une idée sur les réactions qu'a suscité l'ouvrage, vous pouvez jeter un oeuil au dossier spécial de la conférence des évêques de France ainsi que sur site de l'opus dei.