Grandir

J'ai traîné mes guêtres, le week-end dernier, chez Mille pages. J'y ai trouvé, sous une pile, ce roman de Gilles Leroy.

Et ce fut d'une pierre deux coups: j'ai découvert un auteur et un roman.

Grandir... C'est une histoire de famille. De familles devrais-je écrire. L'une centrée sur elle-même (le père, la mère, le fils), l'autre (les cousins, les tantes, les oncles, spectres aux liens de parenté flous) dans laquelle surnage la première.

Ce pourrait être l'histoire des rats des champs et des rats des villes aussi.

Ou plus bêtement une histoire de confrontation, entre des gens, des cultures, des époques. Et de réconciliation aussi.

Grandir ne raconte rien, si ce n'est une vie. Des souvenirs d'enfance mis à l'épreuve d'une vie d'adulte, les illusions d'un gamin qui se heurtent un peu brutalement aux réalités d'un jeune homme. Grandir ne raconte rien, mais le fait très bien et emporte son lecteur.

Au fond, c'est un roman qui dit fort bien le décalage que l'on ressent parfois lorsque l'on songe au milieu d'où viennent nos aînés, auquel on a, un peu, appartenu et que l'on achève de quitter après que nos parents aient commencé de le faire.